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La rédaction | 17/01/2015 | 1314 vues
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Vente de lettres et manuscrits à Fontainebleau

La Gazette Drouot annonce pour le dimanche 10 juin 2012 une vente de documents de l'époque napoléonienne. Quelques pièces relatives à la Vendée sont à signaler.


Détail de la lettre autographe de d'Autichamp (lot n°41)
Détail de la lettre autographe de d'Autichamp (lot n°41)
Bien sûr ces dernières sont loin d'égaler les lots les plus recherchés, comme cette lettre manuscrite de Napoléon (lot n°89) estimée entre 60.000 et 80.000 euros.

– Citons tout d'abord ce bel autographe daté de 1828, signé du comte Charles Marie de Beaumont d'Autichamp, un des principaux chefs vendéens de l'Armée d'Anjou (lot n°41, estimation : 150 à 200 €).

– Le lot n°42 est une apostille autographe signée par Jean-Baptiste Boussard sur une lettre autographe signée de l'abbé Bernier (à lui adressée) et une lettre autographe signée, toutes les deux adressées au conventionnel en mission à Angers Pierre-Marie Delaunay (estimation : 300 à 400 €). Ces pièces sont datées de mai 1795. Elles ont été écrites durant la courte période de calme entre la conclusion de la paix de La Jaunaye et le débarquement de Quiberon (17 février-juin 1795).
Bernier à Boussard, Neuvy-en-Mauges, 9 prairial an III [28 mai 1795] : « Je viens de recevoir à l'instant la lettre des représentants du peuple... à laquelle je réponderai conjointement avec Stofflet ce soir ou dans la nuit. Je saisis avec plaisir cette occasion pour vous témoigner les sentiments d'amour et de fraternité avec lesquels je suis votre concitoyen… »
Boussard à Delaunay, Chemillé, 10 prairial an III [29 mai 1795] : « Hier… un chasseur qui étoit allé en ordonce au Pont-Barré m'aporta une lettre qu'il dit avoir reçu de Guérin [Louis-Joseph Guérin, officier chouan], qui étoit cachettée en cire sans empreinte et déchirée un peu sur le coin, adressée aux citoyens Stofflet et Bernier à Neufvy... Après l'avoir mise sous enveloppe, je l'envoyai à Stofflet. Vous verrez ci-joint, représentant, la lettre que m'écrivit Bernier... Je ne vous aurois pas parlé de ces bagatelles si Savary n'eut point écrit hier à Caffin que les représentants venoient de lui mander que les chefs de chouans étoient arrêtés et que nous eussions a nous tenir sur nos gardes… »
Général ayant servi dans les guerres de l'Ouest, Jean-Baptiste Boussard (1758-1795) combattit à Montaigu, au Perrier, aux Bouchères, à Challans, et mourut le 9 octobre 1795 des suites des blessures reçues à la bataille de Legé.

– Le lot n°43 est une lettre le Lazare Carnot au préfet de la Vendée, Jean-Pierre BOULLE, datée de Paris le 2 mai 1815, en pleine guerre des Cent Jours (estimation : 200 à 300 €). On peut y lire : « L'Empereur a nommé M. le lieutenant-général comte Laborde gouverneur des 12e, 13e et 22e divisions militaires… Sa mission a principalement pour but de mettre de l'ensemble dans les opérations civiles et militaires qui ont lieu en ce moment dans la Vendée et sur tous les points les plus rapprochés des côtes de l'Océan… »

– Le lot n°44 est une très belle lettre signée du général Delaage, au chef de l'état major général de Lazare Hoche à l'armée de l'Ouest, le futur maréchal Emmanuel de Grouchy. Elle est datée de Fontenay-le-Peuple [Fontenay-le-Comte], 27 frimaire an IV [18 décembre 1795] (estimation : 400 à 500 €). « J'ai choisi pour mon adjoint le Cen Moreau... des carabiniers de Saône-et-Loire, je vous prie d'aprouver cette nomination... Depuis plus de deux ans, il a remplacé près de moi les 4 adjoints que le sort des armes a moissoné... Beaucoup de traits d'une bravoure à toute épreuve le rendent recommendable. A l'affaire de Chollet il chargea seul un chef de brigand, lui tira plusieurs coups de pistolet et le força à rentrer parmi les siens dont il essuya une fusillade qui cribla ses habits. A l'affaire de St-Cyr… il reçut trois coups de feu, et voyant que ses tirailleurs étaient effrayés il mit pied à terre et tua d'un coup de fusil le chef de bds qui lui était opposé. A l'affaire de St-Vincent il avait tué d'un coup de sabre un cavalier brigand qui tirait un coup de carabine sur les grenadiers que je commandais. Au village de [la] Marne près Machecoul, il fut entouré par la cavalerie brigande, à la tête de laquelle était La Robrie [un des trois célèbres frères chouans du Pays de Retz, Joseph, Prudent et Hyacinthe Hervoüet de La Robrie, proches de Charette], il se fit jour à travers elle et prenant les grenadiers du vengeur, il mit les brigands en déroute et sauva par ce coup hardi au moins vingt volontaires que les fatigues de la route empêchaient de rejoindre… »
Très actif contre Charette et Stofflet durant les guerres de l'Ouest le général Delaage (1766-1840) servit durant toute la période révolutionnaire et impériale, depuis Jemappes jusqu'à La Moskowa. Joint, la copie manuscrite d'une lettre du général Delaage au général vendéen de Sapinaud (Chemillé, 11 juillet 1815) concernant le traité de paix devant « arrêter l'effusion du sang français ».

– Le lot n°45 est un manuscrit de l'adresse des républicains du canton de Saint-Fulgent en Vendée au Directoire exécutif (estimation : 200 à 300 €). En voici une partie du contenu, dans son orthographe : « Vous avez sauvé la République… Tout ménagement pour ses ennemis, pour les lâches et féroces émigrés, pour les satelites de Louis dix huit, pour les perfides et hypocrites prêtres réfractaires, pour les fauteurs de la désastreuse anarchie la feroit naufrager sans espoir de salut. Portez le plus scrupuleux examen, la plus sévère épuration au sein des authorités constituées… Que votre active et prompte surveillance se porte se porte sur nos malheureuses contrées. Représentez-vous les fonctions publiques, administratives et judiciaires confiées chez nous a des hommes livrés à tous les débordements du plus hydeux et du plus complet fanatisme, à des hommes rempans sous les cy-devant nobles, les amis, les valets, les fauteurs, les receleurs des émigrés, à des hommes qui à peine viennent de déposer les armes avec lesquelles ils ont répandu le sang des républicains, dont les mains dégoûtent encore, et des hommes qui se glorifient d'avoir été membres des comités d'insurrection, d'avoir commandé en chef ou en sous-ordre les hordes des brigands révoltés, d'avoir été les agens des prêtres provocateurs à la révolte et à la guerre civile, qui sont encore leurs partisans les plus prononcés, leurs amis, leurs deffenseurs les plus ardents… Hâtez-vous de porter une salutaire réforme dans les autorités constituées de nos cantons si vous voulez les donner à la République, si vous voulés en bannir le trop pernicieux fanatisme, l'hydeux royalisme, si vous voulez les dépeupler de la foule d'émigré et autres suppôts du thrône qui en ont fait leur repaire… Vive la République ! »

Expositions publiques : Osenat, 5 rue royale 77300 Fontainebleau
Vendredi 8 juin, de 14h à 18h
Samedi 9 juin ,de 10h à 18h
Dimanche 10 juin, de 10h à 12h

Vente publique :
Dimanche 10 juin, à 14h
Dimanche 27 Mai 2012
La rédaction
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